MasKArade @ Ananze explorer

Quand : 8 mars – 12 mai 2018
Où ? : LouiSimone Guirandou Gallery, Abidjan

Info :
Bio Ernest Dükü (pdf)
Dossier de presse (pdf)
Presse (Le Monde)

www.louisimoneguirandou.gallery
www.ernest-duku.com

C’est un parcours initiatique de l’œuvre d’Ernest Dükü qui est ici proposé, une promenade harmonieuse pour découvrir histoire africaine et spiritualité Africaines autour de symboles. Qu’ils soient akan, religieux ou rituels, ces signes content, ensemble, une histoire de notre Continent sur un support papier, noir intense, chinois froissé, japonais froissé ou mâché en sculpture. Qui pourra après cela continuer à soutenir que nous n’avons pas d’histoire écrite ?

La thématique du portrait et du masque est omniprésente dans l’œuvre de l’artiste. Accessible à tous, elle se décline à volonté et peut devenir plus ou moins complexe au gré des symboles utilisés. Figurative et colorée, l’image peut ainsi se transformer en esprit pur lorsque les lignes blanches prennent une dimension tridimensionnelle. Et dire que la passion pour le dessin du jeune Ernest n’était pas du goût de tout le monde.

MasKArade @ Ananzè explorer se révélera familier à un certain public Ivoirien qui sy reconnaîtra. La référence à Ananzè, homme araignée héros mythique des contes est explicite. Pour tous les autres, il continuera à surprendre et intriguer comme la musicalité récurrente de tous les titres donnés aux œuvres. Car chez Ernest tout commence par un titre, rêvé ou souhaité, avant que sa main n’en trace les contours et les formes donnant vie à l’idée d’un trait continu, sûr et précis, une main comme guidée par les Komians, ces grandes prêtresses en connexion avec l’univers surnaturel et les mystères de la vie.
Ernest sait nous transmette de réelles émotions et nous ouvre par un jeu de piste chargé d’indices les clefs dynamiques d’un univers somme toute commun à toute l’humanité, au-delà des cultures partisanes, au-delà des étiquettes et préjugés. N’est ce pas la finalité ultime de l’art ?

OUATTARA WATTS

Ouattara Watts, 1:54 Contemporary African Art Fair, Marrakech

Quand : 24-25 février 2018
Où ? : La Mamounia, Marrakech

Info :
Bio Ouattara Watts (pdf)
Presse

www.1-54.com
www.ouattarawatts.com

B O N P I E D | B O N ΠI L

Brèves de basse-cour :
– Bon pied bon œil, comme chez nous! je t’assure, regarde ces postures stables doublées de bonne vue.
C’est la bonne santé ! (le coq) 
– Et si c’était plutôt la vigilance? (la canette)
– Pour faire attention à quoi? (le coq)
– Au mauvais œil pardi! (la poule)
– Mais Il n’est pas mauvais l’œil, même si à travers lui tout est relatif et pas nécessairement une certitude (la pintade)
– Vous n’y êtes pas c’est le bon pied qui compte, bien ancré au sol (le marabout)

Symbole de connaissance, de désir et de pouvoir, l’œil est celui qui regarde et parfois celui qui juge. Qui peut, selon certaines croyances, être malveillant et nuisible. Dans l’Egypte antique, l’œil d’Horus, oudjat, protégeait du mauvais œil. Une amulette, un masque hideux, un talisman, un fil rouge, une figue, la khamsa… autant de remparts contre le mauvais œil. L’œil est également multiple, œil du jour, œil du monde, œil du cœur, troisième œil, œil de l’esprit, clin d’œil… l’œil est fait pour voir mais certains pensent que la cécité permet seule la voyance ou la révélation comme pour Tirésias. Il faut surtout garder l’œil ouvert pour saisir les beautés et la richesse de ce monde.

Et les pieds bien campés dans le sol pour se tenir droit. L’empreinte du pied de Bouddha nous apprend que le pied contient le corps tout entier. Le pied ne peut mentir, il est vérité. La représentation du vestigium pedis est partout chez Watts. Le début de la conscience, le jaillissement de l’inspiration, la source de la vie. Il faut se déchausser pour fouler les sols sacrés, pour se sentir plus ancrés dans la terre, faire partie d’un tout. Avoir les pieds sur terre, n’est-ce pas la garantie de ne pas de faire cueillir par les désillusions.

Et si l’art réconciliait la terre et le ciel, la réalité et le rêve? Les pieds sur terre et les yeux qui regardent les étoiles? Mon œil! dit le sceptique. Le pied! répond l’artiste.

Sitor Senghor, février 2018

© Sitor Senghor
OUATTARA WATTS
Sans titre. Non daté
Technique mixte sur papier
H34 x L49 cm

© Sitor Senghor
OUATTARA WATTS
Sans titre, 2017
Aquarelle sur papier de soie
H30 x L30 cm

© Sitor Senghor
OUATTARA WATTS
Sans titre, 2015
Aquarelle sur carton
H32 x L44 cm

A corps retrouvés

Quand : 11 janvier – 3 février 2018
Où ? : 6 Mandel, Paris
6, avenue Georges Mandel
75116 Paris
Horaires : du mardi au samedi de 14:30 à 19:00 (sauf privatisation ponctuelle du lieu)

Info :
Bio Ernest Dükü (pdf)
Bio Lucas Weinachter (pdf)

www.ernest-duku.com
www.lucasweinachter.fr
www.6mandel.com
www.nathaliebereau.com

Ernest Dükü nous propose une lecture particulièrement intéressante du corps humain, avec des peintures-sculptures en quasi lévitation. C’est une vision incarné et spirituelle à la fois où la densité et la précision scrupuleuses des formes dessinées à l’encre blanche sur une surface noire et dense donne un aspect tridimensionnel aux œuvres, comme dans le cas de FA.LUX.OR Komian @ Amaatawalé shuffle, une pelote de laine blanche emmêlée et piquée d’aiguilles ou plutôt la ronde d’un bébé masqué jouant ou se projetant dans une barboteuse blanche avec des pieds disproportionnés ?

La densité des choses est réellement exprimée sur ces fonds en papier canson noir, la presque absence de couleur est un révélateur de l’essence même des formes, et nous place au frontières entre les mondes physique et spirituel, entre le visible et l’invisible, entre le silence sidéral et la musicalité des mouvements.

C’est un monde réel, incarné dans des figures humaines mais riche d’immatériel et d’insondable au travers d’une multitude de symboles et de signes du monde des esprits de sa Côte d’Ivoire natale. C’est la danse de AT.CG @ Sirius A shuffle, bien visible et pourtant chargée de relativité, de déterminisme (ADN), de relativité (sens interdits) et de superstitions (amulettes).

Le corps est ainsi retrouvé dans son entièreté par la confrontation de son apparence physique première et de toute la spiritualité mystique, magique et animiste qui lui donne vie.

© Sitor Senghor
ERNEST DÜKÜ
La Dame Adan Peyi @ Anan YA from Sirius
Encre sur papier chanson noir. Format H29,7 x L21 cm

© Sitor Senghor
ERNEST DÜKÜ
Tum-Tum rouge @ Mystère Anan YA
Encre sur papier canson noir. Format H29,7 x L21 cm

© Sitor Senghor
ERNEST DÜKÜ
Pout of Sirius
Encre et acrylique sur papier chanson noir. Format H65 x L50 cm

Dans un même élan créatif, Lucas Weinachter anime ses personnages, ses gymnastes imaginaires et pourtant bien réels, conscients de la force de leurs corps et de leurs imperfections. C’est comme les nombreux titres l’indiquent un travail de mémoire.

Les formes anatomiques sont traditionnelles, celles des planches académiques, mais ici complétées et prolongées par des coutures en fil de coton à broder. La fragilité des supports utilisés, le plus souvent du papier japon naturel, léger, texturé, vivant, fragile et élastique comme un peau sur laquelle, la mine de plomb, le fusain ou l’encre viennent, tel un tatouage, laisser leur empreinte. C’est la fragilité réelle de notre monde mais le regard porté est loin d’être grave. Nous entrons dans une rêverie où les collages, les superpositions les transparences accentuent tous les mouvements rythmiques, les élans contenus, les envols suggérés de liberté.

Nous sommes largement au delà du réalisme du portrait, et bien dans un jeu de pistes personnel, précis, codé où la mémoire est omniprésente et où l’absence de couleur souligne le caractère universel et intemporel des corps en mouvements.

C’est corps que l’on retrouve, anonymes et pourtant si familiers, sont une mise à nu systématique, médicale et psychique de nos rouages intimes et cachés.

© Sitor Senghor
LUCAS WEINACHTER
Mémoire I, 2017
Mine de plomb et fils de coton sur papier japon
H62 x L42 cm

© Sitor Senghor
LUCAS WEINACHTER
Mémoire 1, 2017
Mine de plomb et fils de coton sur papier japon
H24 x L18 cm

© Sitor Senghor
LUCAS WEINACHTER
Masque rouge, 2014
Mine de plomb, acrylique et fils de coton sur papier japon
H97 x L124 cm